27 juillet 2006

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FIEVRE TROPICALE A LONDRES

L’orage éclate alors que je suis à mi-chemin sur mon canal au détritus. J’accélère le pas de peur d’attirer les foudres avec mon grille-pain en aluminium sur le dos acheter quinze minutes avant au Wolford d’Edgware Road. J’ai liquéfié celui de Djamila pour cause de trop forte proximité avec la plaque électrique. La topographie exiguë de notre cuisine ne nous autorise pas l’usage simultané de deux appareils électroménagers. Je cours, vite essoufflé, plus que jamais éreinté par la cité l’été, nouvellement gâté par mes nouvelles addictions au goudron. Je m’évapore le temps d’un shawarma poulet. La nuit est courte. Il fait bien trop chaud dans la cellule de plomb. Vers trois heures du matin, j’entends la toux significative du voisin pakistanais. Il ne lui reste que quelques mois, c’est assuré. En Angleterre, on vit dans la crasse et l’on meurt dans la misère. Je m’endors en caleçon contre le chat sur les poufs du salon. Un moustique me guette aux frontières de l’abandon. Je n’ai plus le courage de rien, je me laisse voler un peu de sang. Si je reste plus longtemps, c’est mon âme qui s’enfuira, déjà que le vocabulaire s’en va.

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